GUIDE COMPLET DE LA CONTRACEPTION NATURELLE

 
 


La “contraception naturelle” est un terme qui englobe les moyens de contraception sans hormone. Ces techniques variées incluent notamment l'utilisation du préservatif, du diaphragme, du stérilet en cuivre ainsi que des méthodes de contraception basées sur le suivi du cycle menstruel.

Je trouve le terme un peu fourre-tout. C’est la raison pour laquelle je souhaite te donner des informations détaillées à ce sujet.

Avant tout, parlons du mot en lui-même : contraception trouve ses racines dans la langue latine, combinant contra, signifiant opposé à, avec conceptio, qui traduit l'action de concevoir. L'objectif de la contraception est donc clair : éviter la grossesse.

⚠️ Attention, la contraception et la protection contre les IST (Infections Sexuellement Transmissibles) sont deux choses différentes. Ce n’est pas parce que tu as une contraception (pilule, DIU, etc.) que tu es protégé·e contre le VIH ou la Chlamydia par exemple.

Petite anecdote culturelle : saviez-vous que le terme “contraceptif” n'a fait son entrée au dictionnaire qu'en 1955, alors que le désir de contrôler les naissances remonte à la nuit des temps ?

Allez, l’étymologie, c’est fait, l’entrée au dictionnaire aussi, on va pouvoir rentrer dans le vif du sujet.

LES DÉCOUVERTES SCIENTIFIQUES

Le XXe siècle est marqué par des découvertes révolutionnaires dans le domaine de la compréhension de la physiologie féminine.

  • 📈 La Température Basale : Un Indicateur Biphasique

    Au début du XXe siècle, le gynécologue néerlandais Theodoor van de Velde met en évidence une variation biphasique de la température basale. Cette découverte révèle que la température du corps au repos est plus basse durant la première phase du cycle menstruel et qu’elle augmente lors de la deuxième phase.

  • ⚖️ La Stabilité de la Seconde Phase du Cycle

    Dans les années 1930, grâce aux travaux des gynécologues Knaus et Ogino, on réalise que l’ovulation survient entre 12 et 16 jours avant le début des prochaines règles. On comprend ainsi que la phase qui suit l’ovulation est stable et que c’est la première phase du cycle qui varie.

  • 📉 L’Évolution de la Glaire Cervicale

    Les années 1950 voient Erik Odeblad décrypter les secrets de l'anatomie du col de l'utérus en identifiant les diverses cryptes responsables de la sécrétion de glaire. Grâce à sa classification des multiples formes de mucus, il devient possible de discerner les phases d'augmentation et de déclin de la qualité de la glaire cervicale.

LA NAISSANCE DES MÉTHODES DE SUIVI DU CYCLE MENSTRUEL

Ces avancées enrichissent significativement les connaissances sur le cycle menstruel et plusieurs méthodes de contraception naturelle non-invasives sont développées à partir de ces dernières. En voici quelques unes :

  • 📅 La Méthode du Calendrier (aussi appelée Méthode des rythmes ou Méthode Ogino)

    Cette méthode se fonde sur la durée des cycles menstruels précédents pour estimer la période d'ovulation et identifier les jours potentiellement fertiles.

  • 🌡️ La Méthode des Températures (aussi appelée Méthode Döring)

    Introduite dans les années 1935 et popularisée par les travaux du gynécologue Döring dans les années 1954, cette méthode repose sur le suivi quotidien de la température basale du corps pour confirmer l'ovulation.

  • 💧 Les Méthodes de Suivi de la Glaire (comme la Méthode Billings et le Modèle Creighton / FertilityCare™)

    Mise au point dans les années 1960, la méthode Billings se concentre sur l'analyse de la glaire cervicale pour distinguer les phases fertiles et infertiles du cycle menstruel.

Cependant, chacune de ces méthodes équivaut à tenter de compléter un puzzle sans toutes les pièces. Elles fournissent des indices uniques — la longueur du cycle pour la méthode du calendrier, la température basale pour la méthode des températures et l'aspect de la glaire cervicale pour la méthode Billings — mais c'est la synergie de ces indices qui révèle le tableau complet de la fertilité.

Chacune de ses méthodes cherche à identifier les jours fertiles, car c’est pendant ces jours-là que les rapports non protégés peuvent donner lieu à une grossesse. 

Ces fameux jours fertiles sont proches de l’ovulation, mais comme l’ovulation ne peut pas être prédite mais uniquement constatée, donner une fourchette de jours fertiles fondée sur les cycles précédemment observés ou sur un seul indicateur est risqué.

C’est là qu’entre en jeu la combinaison des observations. 

LA SYMPTOTHERMIE, TU CONNAIS ?

La Symptothermie est une méthode d’observation du cycle développée dans les années 1965 qui découle des grandes découvertes scientifiques du XXème siècle. Elle combine l’observation de la glaire cervicale (sympto) et le suivi de la température basale du corps (thermie).

Ces deux indicateurs qu’on appelle biomarqueurs nous permettent d’identifier le début et la fin de la période fertile.

NB : Un biomarqueur est un changement observable ou mesurable directement lié à une activité particulière - qu’elle soit “normale” ou liée à une maladie. En Symptothermie, l’activité particulière qu’on observe, c’est l’ovulation.

Les variations de la glaire cervicale et de la température basale sont directement influencées par les niveaux d'oestrogènes et de progestérone. Elles offrent donc des indices clairs sur l’évolution du cycle menstruel.

Tu as sans doute remarqué que tes “pertes blanches” évoluent au fil du temps : elles peuvent être sèches et blanchâtres, devenir crémeuses, s'étirer semblablement au blanc d'œuf, ou encore, donner l’impression d’être mouillée. Ces variations sont toutes des manifestations de la glaire cervicale.

⭐ Chaque période du cycle est caractérisée par une prédominance hormonale spécifique qui se reflète dans l'apparence de la glaire.

Voici un exemple de suivi de cycle menstruel avec le monitoring de la glaire cervicale :

De même, les hormones sexuelles modulent la température basale de ton corps.

👉 Tu peux observer une température plus basse durant la première partie de ton cycle, avant l'ovulation, et une élévation de celle-ci dans la seconde partie.

Ces données permettent de déterminer avec précision où on se situe dans le cycle et offrent la possibilité d’adapter sa sexualité durant la fenêtre fertile pour éviter une grossesse, ou inversement, augmenter ses chances de concevoir.

ℹ️ Pour en savoir plus sur la Symptothermie et l’accompagnement que je propose pour la maîtriser, tu peux consulter la page de la Magic Ovaries Academy.

L’ABSTINENCE DURANT LES JOURS FERTILES

La plupart des méthodes de contraception naturelles et non-invasives se fondent sur l’abstinence durant les jours fertiles du cycle. Mais attention, lorsqu’on dit “abstinence”, on parle de rapport sexuel avec pénétration et éjaculation intravignale. Hyper dommage parce qu’en soi, il existe mille et une façons de faire l’amour. Quelle tristesse de parler d’abstinence comme si aucune autre sexualité, aucun autre plaisir n’était possible !

Pourquoi “s'abstenir” (de rapport sexuel avec pénétration et éjaculation intravignale) durant cette période ? Parce que même si l’ovule ne peut être fécondé que pendant une fenêtre de 12 à 18 heures, les spermatozoïdes eux, peuvent survivre jusqu’à 5 jours dans l'appareil reproducteur féminin. Ainsi, pour éviter de tomber enceinte, on minimise les risques de rencontre entre l’ovule et les spermatozoïdes durant ces quelques jours. 

Ceci étant dit, il y a mille et une façons de faire l’amour. La sexualité, c'est bien plus qu'une simple affaire de génitalité. C'est un véritable festival des sens, un cocktail de désirs, d'excitations, d'émotions et de plaisirs partagés. Alors, oublions cette idée qu'elle se limite à une performance génitale. Elle est l'art de se connecter pleinement et de vibrer ensemble. Si vous manquez d’inspiration, rappelez-vous que le sexe englobe aussi les activités qu’on met dans le sac des “préliminaires” (encore un mot que je n’aime pas car il sous-entend que l’objectif ultime est bel et bien la pénétration), la sensibilité tactile, les touchers, les caresses, les lectures érotiques, le plaisir en solo…

Les méthodes de contraception naturelles et non-invasives invitent donc à vivre sa sexualité en pleine conscience.

On ne déconnecte plus le sexe et la fertilité comme par exemple lorsqu’on est sous pilule ou DIU. Avec les méthodes fondées sur l’observation du cycle, on est connecté·es à son corps et à sa cyclicité. C’est pas génial ça ?

LES MÉTHODES BARRIÈRES

Pendant la fenêtre fertile, certaines personnes utilisant une méthode de contraception fondée sur l’observation du cycle, vont tout de même faire le choix d’avoir des rapports (avec pénétration) tout en se protégeant avec une méthode dite “barrière” comme le préservatif.

⚠️ Attention, si tu utilises une de ces méthodes, alors tu sors du taux d’efficacité de ta méthode d’observation du cycle et tu retombes sur celle de la méthode barrière alors utilisée. Logique.

Ces méthodes barrières font elles aussi partie de la grande famille des méthodes de contraception naturelles. 

Je diviserais les méthodes de contraception naturelles en 3 catégories : 

  • ⛔ Les Méthodes “Barrières”

    Elles visent à empêcher les spermatozoïdes d’entrer l'intérieur de l'utérus (et d’aller féconder l’ovule) comme le préservatif, les capes cervicales, les éponges contraceptives, les diaphragmes etc. ;

  • 🔎 Les Méthodes d’Observation du Cycle

    Comme la Symptothermie, la méthode Justisse, Marquette, Ogino, Billings (pour n’en citer que quelques unes) ;

  • 🧲 Le DIU au Cuivre

    En forme de T ou tridimensionnel, il forme à lui seul sa propre catégorie.

Quels sont les taux d’efficacité des méthodes barrières ?

Voici quelques exemple :

☝️ A noter : l'efficacité des méthodes barrières repose notamment sur le bon ajustement des dispositifs.

Par exemple, un préservatif adapté est gage d’efficacité et de plaisir partagé. Il existe de nombreuses tailles et formes sur le marché. Un modèle trop long risque de se retrouver enroulé sur la verge ou de glisser, un préservatif trop court pourrait se briser sous la tension. Bref, tu as compris le principe.

Il en est de même pour le diaphragme et la cape cervicale. Il existe des tailles et des formes variées et il est important de trouver celui qui te convient. L'ajustement est essentiel pour une efficacité optimale ! Alors pour une protection top niveau, un petit rendez-vous avec ton gynécologue ou ta sage-femme pourrait faire toute la différence. Ils sont là pour t'aider à dénicher le match parfait. N’hésite pas à les solliciter.

Dernière chose importante : Plusieurs contraceptifs barrières doivent rester en place plusieurs heures après le rapport (comme le diaphragme et la cape cervicale) afin d’être efficaces.

LES MÉTHODES D’OBSERVATION DU CYCLE (MOC)

Plusieurs méthodes d’observation du cycle menstruel existent comme nous l’avons vu plus haut.

Maîtriser son cycle menstruel permet de :
✦ Optimiser son bien-être général ;
✦ Avoir la possibilité de s’aligner sur son rythme naturel ;
✦ Disposer d'un indicateur de santé précieux ;
✦ Augmenter ses chances de concevoir ;
✦ Opter pour un moyen de contraception fiable, sans hormone et non-invasif ;
✦ Déterminer plus précisément la date prévue de son accouchement.

Quels sont les taux d’efficacité des MOC ?

La Symptothermie se classe parmi les méthodes contraceptives les plus performantes, affichant un taux d’efficacité  réel de 98,2% lorsqu’elle est apprise avec une personne certifiée, comme le montre l'étude Sensiplan réalisée auprès de 900 femmes, publiée en 2007 (article PubMed disponible ici).

ℹ️ Il existe plusieurs sous-méthodes de Symptothermie. Les plus connues sont Sensiplan (développée en Allemagne) et Rötzer (développée en Autriche).

Il est bon de rappeler que l'efficacité théorique de la pilule contraceptive dépasse les 99% mais qu’elle chute à 93% dans les conditions d'utilisation réelles. Ainsi, la Symptothermie n'a rien à envier aux options contraceptives mainstream.

Voici un tableau comparatif des taux d’efficacité de plusieurs MOC :

Les tendances évoluent et on sent un intérêt grandissant pour ces méthodes dites naturelles : “Depuis dix ans, les ventes de pilules ont diminué de 30% tandis que celles du dispositifs intra-utérin (DIU) en cuivre ont doublé.” (Source : Agence nationale de sécurité du médicament).

Cependant, malgré son efficacité prouvée, la méthode symptothermique demeure largement sous-estimée. Elle offre pourtant la possibilité de contrôler sa fertilité de manière autonome et de s'affranchir des contraintes liées aux méthodes conventionnelles.

Au fil de cet article, nous avons traversé un véritable océan d'informations, depuis les révolutions scientifiques jusqu'aux récentes validations de l'efficacité des méthodes naturelles de contraception.

💪 Ne laisse pas la désinformation guider tes choix en matière de contraception. Informe-toi et opte pour celle qui convient le mieux à ton corps, à tes convictions, à ton budget et à ton mode vie.

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